-
Par fathianasr le 18 Mars 2009 à 16:21
Poème
Le poète de Lǐ Bó exprime ses sentiments au sortir de l’ivresse
Ami, croyez-moi, n’écartez point cette coupe !
Le vent printanier arrive tout en souriant,
Pêchers et pruniers, tels de vieilles connaissances,
Inclinent leurs fleurs et les entrouvrent vers nous.
Les gais loriots chantent dans les arbres verts ;
La lune brillante observe nos coupes d’or,
Nous étions jadis des jeunes gens au teint rose,
Tandis qu’aujourd’hui, les cheveux blancs nous vieillissent.
La ronce envahit le palais du roi de Tchao ;
Les cerfs vont paissant la terrasse de Kou-Sou.
Dans ces vieux palais des empereurs et des princes,
Les portes à tour n’enferment plus que poussière !
Pourquoi refuser de boire cette liqueur ?
Où sont maintenant les hommes du temps passé ?
7 commentaires -
Par fathianasr le 26 Décembre 2008 à 02:07
Si...
Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un seul mot;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent;
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.
Rudyard Kipling
7 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique