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Par fathianasr le 11 Décembre 2008 à 17:20
Rita et le fusil
Entre Rita et mes yeux, un fusil
Et celui qui connaît Rita se prosterne
Adresse une prière
A la divinité qui rayonne dans ses yeux de miel
Moi, j’ai embrassé Rita
Quand elle était petite
Je me rappelle comment elle se colla contre moi
Et de sa plus belle tresse couvrit mon bras
Je me rappelle Rita
Ainsi qu’un moineau se rappelle son étang
Ah Rita
Entre nous, mille oiseaux mille images
D’innombrables rendez-vous
Criblés de balles
Le nom de Rita prenait dans ma bouche un goût de fête
Dans mon sang le corps de Rita était célébration de noces
Deux ans durant, elle a dormi sur mon bras
Nous prêtâmes serment autour du plus beau calice
Et nous brûlâmes
Dans le vin des lèvres
Et ressuscitâmes
Ah Rita
Quoi a pu éloigner mes yeux des tiens
Hormis le sommeil
Et les nuages de miel
Avant que ce fusil ne s’interpose entre nous
Il était une fois
O silence du crépuscule
Au matin, ma lune a émigré, loin
Dans les yeux couleur de miel
La ville
A balayé tous les aèdes, et Rita
Entre Rita et mes yeux, un fusil
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Par fathianasr le 4 Décembre 2008 à 17:35
Taslima Nasreen
Taslima Nasreen1, Née en 1962, écrivain du Bengladesh. Elle dénonce dans ses œuvres la condition des femmes au Bengladesh. Mais ses prises de positions provoquent la colère des fondamentalistes religieux qui lancent contre elle un arrêt de mort en 1993. En 1994, elle se réfugie en Suède. Avant de se consacrer définitivement à l'écriture, Taslima Nasreen a tout d'abord été médecin. A 24 ans, elle publie son premier recueil de poésie et s'emploie dès lors à mettre à nu les racines de l'oppression des femmes. Avec ténacité, elle dénonce en même temps l'escalade de la violence qui frappe son pays à partir de 1988. L'islamisme d'Etat provoque entre autres la féroce persécution de la minorité hindoue, qu'elle décrira dans son roman Lajja (' La Honte'). En 1990, les fondamentalistes islamistes lancent une campagne contre elles, l’agressent à plusieurs reprises et réclament sa pendaison. La qualité de son œuvre avait cependant déjà propulsé Taslima Nasreen au devant de la scène littéraire progressiste au Bangladesh et en Inde ; en 1991, elle reçoit entre autres prix le prestigieux Ananda Literary Award de Calcutta. Mais en 1993, à la parution de 'Lajja', le gouvernement interdit la diffusion du livre. L'organisation 'Soldats de l'Islam' exige à nouveau sa mise à mort, émettant une première fatwa. Lorsqu'en 1994 elle déclare dans une interview que le Coran est dépassé, les autorités lancent un mandat d'arrêt contre elle. Les fondamentalistes brûlent ses livres en public et émettent deux autres fatwas à son encontre. Elle sera expulsée du pays en août 1994. Elle entame alors une longue errance en Occident, exil qui se prolonge aujourd'hui encore. Donnant des conférences dans le monde entier, elle continue de faire de son écriture une arme de lutte.
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