-
Par fathianasr le 6 Octobre 2009 à 12:29
Chant 7
Le savoir d’homme est chemin
Dont seul le départ est clair,
Quand aux termes
Ils se nomment Destin et fatalité.
Le meilleur du savoir
Est dans le rêve
Que tu arrives à saisir et emporter,
À travers l’ironie des enfants du sommeil.
Si tu le vois,
Ce frère du rêve,
Isolé de son peuple,
Rejeté, méprisé,
C’est lui le prophète
Que le manteau de demain voile,
Aux yeux d’un peuple
Qui se drape encore des vêtements du passé.
C’est encore Lui
L’Étranger au monde et à ceux qui l’habitent,
Le Messager
Que les hommes blâment ou excusent,
C’est le Rigoureux,
Même s’il paraît doux.
C’est le Lointain,
Qu’on l’approche ou qu’on l’abandonne.
Dans les forêts,
Point de science,
Pas d’obscurantisme
Non plus.
Et quand les branches s’inclinent
Elles ne disent pas : « Voici le Sublime. »
L’entier savoir des hommes
Est comme brouillard sur champs,
Que le soleil se lève à l’horizon,
Il disparaît.
Donne-moi le nay et chante !
Le chant est le meilleur des savoirs
Et la plainte du nay demeure
Après l’extinction des étoiles.
Explication du mot Nay : Flûte rustique arabe
17 commentaires -
Par fathianasr le 3 Octobre 2009 à 22:53
Le livre des processions / Khalil Gibran
Ce livre est publié en 1919, Gibran ose une superbe forme poétique, en arabe. En vingt épisodes d’une musicalité prenante, le poète nous entraîne vers le berceau de la vie, la forêt, un espace entre ombre et lumières, où il chante l’amour et la grandeur de l’homme.
Chant 6
Le droit appartient à la volonté,
Et les esprits forts règnent,
Qu’ils viennent à s’affaiblir,
Heurts et malheurs s’installent.
La tanière des lions
A l’odeur dont les renards
Jamais ne s’approchent,
Que les lions y soient ou pas.
Chez les étourneaux il y a la lâcheté,
Même dans la plénitude de leurs vols,
Et les faucons restent fiers,
Même à l’agonie.
Que les hommes l’acceptent ou le nient,
La force de l’esprit est vérité
Que la force du bras ne peut nier,
Et si tu vois un jour un faible régner,
Ce sera sur ceux-là,
Qui, confrontés à leurs semblables,
Les fuient.
Dans les forêts
Point de volontaires,
Ni de faibles
Non plus,
Et quand les lions rugissent,
Les forêts ne disent pas : « Voici l’épouvantable ! »
La volonté des hommes est ombre
Qui plane dans l’espace de la pensée,
Et les droits des hommes se fanent
Comme feuilles d’automne.
Donne-moi le nay et chante !
Le chant est force d’âme
Et la plainte du nay demeure
Après l’extinction des soleils.
Explication du mot Nay : Flûte rustique arabe
15 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique