• Le livre des processions / Khalil Gibran

    Ce livre est publié en 1919, Gibran ose une superbe forme poétique, en arabe. En vingt épisodes d’une musicalité prenante, le poète nous entraîne vers le berceau de la vie, la forêt, un espace entre ombre et lumières, où il chante l’amour et la grandeur de l’homme.


    Chant 3

     

    Peu d’homme sur terre,

    Acceptent la vie comme elle vient,

    Et que l’ennui ne domine pas,

     

    C’est pourquoi ils découvrent le fleuve de vie

    Dans les coupes d’illusion,

    Que dans leur errance ils vident

    Jusqu’à l’inconscience,

     

     

    Dés qu’ils boivent, ils exultent

    En otages des passions,

    Comme nourris d’inconscience

    Dés la naissance,

     

    Tel mêle à sa débauche la prière,

    Tel autre, l’enrichissement personnel,

    Et te, de rêves, se grise.

    La terre,

    Taverne dont le destin reste maître,

    N’grée plus qu’à qui s’enivrent.

     

    Alors quand tu vois un frère sobre,

    Dis-toi : Merveille !

    L’astre s’est abrité

    Sous un nuage gorgé de pluie ?

     

    Dans les forêts, nulle ivresse,

    Ivresse de vin

    Ou d’imagination,

     

    Dans ses cours ne ruisselle

    Que l’élixir des brumes.

     

    L’inconscience est sein moelleux,

    Et petit lait pour les hommes.

    Ce n’est que quand ils vieillissent et meurent,

    Qu’ils atteignent l’âge au servage.

     

    Donne-moi le nay et chante !

    Le chant est le meilleur des breuvages

     

    Et la plainte du nay demeure

    Bien après l’anéantissement des hauteurs.


    Explication du mot Nay : Flûte rustique arabe


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  • Le livre des processions / Khalil Gibran

    Ce livre est publié en 1919, Gibran ose une superbe forme poétique, en arabe. En vingt épisodes d’une musicalité prenante, le poète nous entraîne vers le berceau de la vie, la forêt, un espace entre ombre et lumières, où il chante l’amour et la grandeur de l’homme.


    Chant 2

     

    Pour qui n’obéit

    Qu’aux désirs de l’âme,

    La vie n’est que sommeil

    Qu’accompagnent les rêves

     

    Le secret de l’âme,

    De tristesse d’âme se voile

    Et dés que le voile s’éloigne,

    Le secret se masque avec les plaisirs.

     

    Le secret de la vie se voile de confort,

    S’il vient à disparaître, c’est au voile du malheur

    Qu’il cède la relève.

     

    Mais si tu te hisses

    Au dessus du confort et du malheur,

    Tu te rapproches de l’ombre

    De Celui qui laissa toute pensée perplexe.

     

    Dans les forêts,

    Point de tristesse,

    Dans les forêts,

    Point de soucis.

     

    Dés que souffle une brise,

    Nul venin ne l’accompagne.

     

    La tristesse de l’âme n’y est qu’ombre

    Et que souci qui ne dure,

     

    Dans les replis des brumes de l’âme,

    Apparaissent les étoiles.

     

     

    Donne-moi le nay et chante !

    Le chant efface l’épreuve,

     

    Et la plainte du nay demeure

    Bien après la fin des temps.

    Explication du mot Nay : Flûte rustique arabe

     


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