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Par fathianasr le 7 Février 2009 à 15:59
la Connaissance de soi.
Dans l'oeuvre poètique " Le Prophète" de Khalil Gibran
Un homme dit, Parle-nous de la Connaissance de soi.
Il répondit :
Vos cœurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits.
Mais vos oreilles se languissent d'entendre la voix de la connaissance en vos coeurs.
Vous voudriez savoir avec des mots ce que vous avez toujours su en pensée.
Vous voudriez toucher du doigt le corps nu de vos rêves.
Et il est bon qu'il en soit ainsi.
La source secrète de votre âme doit jaillir et couler en chuchotant vers la mer,
Et le trésor de vos abysses infinis se révéler à vos yeux.
Mais qu'il n'y ait point de balance pour peser votre trésor inconnu,
Et ne sondez pas les profondeurs de votre connaissance avec tige ou jauge,
Car le soi est une mer sans limites ni mesures.
Ne dites pas : "J'ai trouvé la vérité", mais plutôt : "J'ai trouvé une vérité".
Ne dites pas : "J'ai trouvé le chemin de l'âme". Dites plutôt : "J'ai rencontre l'âme marchant sur mon chemin".
Car l'âme marche sur tous les chemins.
L'âme ne marche pas sur une ligne de crête, pas plus qu'elle ne croit tel un roseau.
L'âme se déploie, comme un lotus aux pétales innombrables.
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Par fathianasr le 4 Février 2009 à 13:04
Dans l'oeuvre poètique " Le Prophète" de Khalil Gibran
Un laboureur dit alors : Parle-nous du Travail.
Il répondit en disant :
Vous travaillez afin de progresser au rythme la terre et de l'âme de la terre.
Car rester oisif est devenir étranger aux saisons, et sortir du cortège de la vie qui avance en majesté et en fière soumission vers l'infini.
Quand vous travaillez, vous êtes une flûte à travers laquelle le chuchotement des heures se transforme en musique.
Lequel d’entre vous accepterait d’être un roseau muet et silencieux, alors que le reste de l’univers chante à l’unisson ?
On vous a toujours dit que le travail est une malédiction et l’effort un malheur.
Mais moi je vous le dis qu’en travaillant, vous réalisez une part du rêve le plus ancien de la terre, part qui vous a été attribuée au moment où ce rêve a pris corps,
Qu’en vous astreignant à la tâche, vous êtes en vérité dans l’amour de la vie,
Et qu’aimer la vie par le travail revient à pénétrer son secret le plus essentiel.
Mais si vous, en votre peine, qualifiez la naissance d’affliction et la pesanteur de la chair de malédiction inscrite sur votre front, alors je répondrai que seule la sueur de votre front lavera ce qui est inscrit.
On vous a dit aussi que la vie est ténèbres, et dans votre lassitude vous faites l’écho de ce que vous avez entendu.
Moi je vous dis que la vie est certes ténèbres, si elle n n’est accompagnée d’élan,
Que tout élan est aveugle, s’il n’est accompagné de connaissance,
Que toute connaissance est vaine s’il n’est accompagné d’amour ;
Et que lorsque vous travaillez avec amour, vous vous liez à vous-mêmes, aux autres, et à Dieu.
Que signifie travailler avec amour ?
C’est tisser une toile avec des fils tirés de votre cœur, comme si cette toile devait être portée par l’être aimé.
C’est construire une maison avec amitié, comme si l’être aimé devait l’habiter.
C’est semer des graines avec tendresse et moissonner la récolte avec joie, comme si l’être aimé devait en savourer les fruits.
C’est laisser l’empreinte de votre souffle sur toute chose que vous façonnez,
Et savoir que les bienheureux défunt se tiennent autour de vous et veillent.
Souvent je vous ai entendu dire, comme si vous parliez en dormant : « Celui qui travaille le marbre et découvre la forme de son âme dans la pierre est plus noble que celui qui laboure la terre. »
Et celui qui s’empare de l’arc-en-ciel pour l’étendre sr une toile , à l’image de l’homme, est supérieur à celui qui fabrique pour nos pieds des sandales. »
Mais je vous dis, non pas dans mon sommeil mais dans la pleine lucidité de midi, que le vent ne s’adresse pas aux chênes géants avec plus de douceur qu’au plus ténu des brins d’herbe ;
Que seul est grand celui qui change la voix du vent en mélodie rendue plus suave par son amour.
Le travail est amour rendu visible.
Et si vous ne pouvez œuvrer avec amour mais seulement avec répugnance, il vaudrait mieux quitter votre travail et vous asseoir devant le portail du temple pour recevoir l’aumône de ceux qui œuvrent dans la joie.
Car si vous cuisez le pain avec indifférence, vous cuisez un pain amer qui ne rassasie qu’une moitié de la faim de l’homme.
Et si votre ardeur à fouler la vendange est tiède, cette tiédeur distille un poison dans le vin.
Quand bien même vous chanteriez comme les anges, si vous n’aimez pas le chant vous étouffez aux oreilles des humains les voix du jour et les voix de la nuit.
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