• Merci Joanna pour cette jolie photo, je te souhaite un joyeux noël ainsi à tous les visiteurs et les amis, cliquez-ici pour voir son joli blog


    Hommage à Soeur Emmanuelle : Une Richesse de la Pauvreté : ...allez-vous toujours mépriser votre semblable ?

    J’ai toujours été outrée devant ce monde partout mal bâti. En Tunisie, je voyais le fellah sur sa bourrique efflanquée prêt à être renversé par la belle voiture du colon propriétaire de sa terre. En Egypte, j’avais le cœur soulevé par l’arrogance de certains touristes qui contemplaient avec une crainte admirative le chameau sur lequel ils se hissaient avec difficulté mais jetaient un regard de dédain au chamelier. Et pour cause : celui-ci n’était qu’un homme ! Gros richards, tonnais-je en moi-même, allez-vous toujours mépriser votre semblable ?

    Chaque fois qu’il se passe quelque chose de ce genre, je bondis…Pourquoi ?Suis-je bizarre ?Comment la vie m’a-t-elle amenée à ce regard aigu sur l’injustice ?

    Il y a eu un appel. Où en est la source ? Dans mon enfance ? Le germe de ma révolte contre la pauvreté était-il caché dans la crèche de Noël ? J’avais à peine six ans que, voyant l’enfant Jésus couché sur la paille, je me suis écriée : « Pourquoi lui, sur la paille ? Mon petit frère Julot a eu un joli berceau, ce n’est pas juste ! » Et ma mère me répondit : « il a voulu être pauvre, parce que tant d’enfants dans le monde sont pauvres. » Cette phrase a fait tressaillir quelque chose en moi, comme un mystère. Elle s’est gravée dans mon cœur en lettres de feu. Petite fille que j’étais, je portais déjà une blessure d’amour. Trois mois auparavant, j’avais vu mon papa chéri disparaître dans les flots, sous mes yeux…et il n’est jamais revenu. J’étais devenue d’une sensibilité étrange, je pleurais à tout propos. Je souffrais mais je n’en parlais pas, c’était mon secret. La révolte grondait aussi en moi. Pourquoi les autres petites filles ont-elles toujours leur papa ? Et voilà que soudain, sur la paille, m’apparaît un enfant merveilleux, plein de tendresse pour les pauvres. Il me tend les bras à moi, comme pour combler mon vide d’amour. Plus tard, au jour de ma consécration religieuse, j’ai voulu passer de mon nom au sien : Emmanuel, « Dieu avec nous ».Ce nom est fêté le jour de Noël. Noël est devenu le phare de ma vie.


    Merci Yann pour ce texte que tu as publié sur le forum, cliquez-ici pour lire les TEXTES de deux livres de Soeur Emmanuel, "Soeur emmanuelle: j'ai 100 ans et je voudrais vous dire... "  et "Une Richesse de la pauvreté " copiés et publiés par Yann et Samia Nasr



    5 commentaires
  • On m’a raconté un jour une petite histoire que j’aime beaucoup, parce que c’est une vraie lumière. Voilà. Une âme s’adresse au Seigneur pour lui reprocher de l’avoir abandonnée, alors qu’elle souffrait terriblement, qu’elle avait été victime d’un drame. « Et tu m’as laissée seule, disait-elle. Tu ne marchais pas à mes côtés, alors que c’était si difficile. » Une voix, alors, intervient : « C’est vrai, dit-elle, je t’ai vue quand tu marchais dans la neige, main dans la main avec Jésus. Au début, vous laissiez quatre traces de pas. Mais bientôt, on n’en trouvait plus que deux. » A ce moment, une autre voix s’est fait entendre, celle de Dieu : « Il n’y en avait plus que deux, parce que je t’avais prise dans mes bras, mon enfant, je te portais. » Voilà ! C’est ainsi. Il est impossible que Dieu abandonne quiconque, que Marie abandonne quiconque. Mais si j’ose dire, ils ne le crient pas sur les toits. Voyez dans les Evangiles, quand Jésus fait un miracle pour sauver quelqu’un : la plupart du temps, il lui demande de n’en parler à personne.

    Sœur Emmanuelle,  "J'ai 100 ans et je voudrai vous dire...", Plon

    Sœur Emmanuelle, Jacques Duquesne,

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