•  


    Video - Enya - Anime Music - Only Time - Sailor Moon

     


    votre commentaire
  •  


    Jean Ferrat - Nuit Et Brouillard (Palmares 1966)

    Nuit et brouillard

     

     

    Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers

    Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés

    Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants

    Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent

     

    Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres

    Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés

    Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre

    Ils ne devaient jamais plus revoir un été

     

    La fuite monotone et sans hâte du temps

    Survivre encore un jour, une heure, obstinément

    Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs

    Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir

     

    Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel

    Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou

    D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel

    Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux

     

    Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage

    Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux

    Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge

    Les veines de leurs bras soient devenues si bleues

     

    Les Allemands guettaient du haut des miradors

    La lune se taisait comme vous vous taisiez

    En regardant au loin, en regardant dehors

    Votre chair était tendre à leurs chiens policiers

     

    On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours

    Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour

    Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire

    Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare

     

    Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?

    L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été

    Je twisterais les mots s'il fallait les twister

    Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez

     

    Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers

    Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés

    Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants

    Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent 

     


    9 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique