• A l’été de la Saint-Martin

     Etait-ce soir ou bien matin

    Comme à l'arbre une fleur se penche

    Elle était lundi et dimanche

    A l'été de la Saint-Martin

     

    Le soleil n'avait pas atteint

    Sa peau de porcelaine blanche

    Et son frémissement des hanches

    Vous aurait fait chanter latin

     

    À l'été

    À l'été

    À l'été de la Saint-Martin

     

    Quand le ciel était incertain

    Nous faisions feu de quatre planches

    L'amour l'été bleu pervenche

    A l'été de la Saint-Martin

     

    Le vin chantait dans les étains

    Elle se pendait à ma manche

    Et nous roulions en avalanche

    De la table au lit de satin

     

    À l'été

    À l'été

    À l'été de la Saint-Martin

     

    C'étaient mémorables festins

    C'étaient délectables nuits blanches

    Je priais que mon coeur ne flanche

    À l'été de la Saint-Martin

     

    L'amour avait l'odeur du thym

    Et dans ses draps en ville franche

    Ses jambes fuyaient comme tanche

    Dont j'étais le menu fretin

     

    À l'été

    À l'été

    À l'été de la Saint-Martin

     

    Sonnez sonnez vieux sacristains

    Si le temps n'est plus aux pervenches

    Amour n'est pas soif qui s'étanche

    À l'été de la Saint-Martin

     

    Sonnez sonnez vieux sacristains

    Et que vos cloches se déclenchent

    Si tous mes souvenirs s'épanchent

    Notre amour tient bon ce qu'il tint

     

    À l'été

    À l'été

    À l'été de la Saint-Martin


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    À Brassens

     

    De  Jean Ferrat

     

    Est-ce un reflet de ta moustache

    Ou bien tes cris de "Mort aux vaches !"

    Qui les séduit ?

    De tes grosses mains maladroites

    Quand tu leur mets dessus la patte

    C'est du tout cuit

    Les filles de joie, les filles de peine

    Les Margoton et les Germaine

    Riches de toi

    Comme dans les histoires anciennes

    Deviennent vierges et souveraines

    Entre tes doigts

     

    Entre tes dents juste un brin d'herbe

    La magie du mot et du verbe

    Pour tout décor

    Même quand tu parles de fesses

    Et qu'elles riment avec confesse

    Ou pire encor

    Bardot peut aligner les siennes

    Cette façon d'montrer les tiennes

    N'me déplaît pas

    Et puisque les dames en raffolent

    On n'peut pas dire qu'elles soient folles

    Deo gratias

     

    Toi dont tous les marchands honnêtes

    N'auraient pas de tes chansonnettes

    Donné deux sous

    Voilà qu'pour leur déconfiture

    Elles resteront dans la nature

    Bien après nous

    Alors qu'avec tes pâquerettes

    Tendres à mon cœur, fraîches à ma tête

    Jusqu'au trépas

    Si je ne suis qu'un mauvais drôle

    Tu joues toujours pour moi le rôle

    De l'Auvergnat


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