• Le cinéma hitchcockien: Alfred HITCHCOCK

    La période américaine

    1940/ 1947: Selznick voulait qu’Alfred Hitchcock réalise Titanic ; néanmoins Hitchcock parvient à imposer son film - Rebecca (1940). Des tensions naissent entre les deux hommes quant à l’importance du montage, au choix et à la direction des acteurs et à la fidélité à laquelle est tenue un réalisateur (Voir à ce sujet l’essai de Leonard J. Leff intitulé Hitchcock/Selznick paru chez Ramsay). Hitchcock ne réalisera que quatre films pour Selznick (Rebecca en 1940; Spellbound en 1945; Notorious en 1946 et The Paradine Case en 1947) avant de décider qu’il vaut mieux être son propre producteur en 1947. Cependant, produire un film coûte cher et les premières œuvres indépendantes d’Alfred Hitchcock (Rope et Under Capricorn) n’ont guère de succès au box-office.

     

    1955/1965 : Hitchcock pressé par ses créanciers et par son agent, Les Wasserman, il accepte en 1955 de prêter son nom et son image à une série télévisée intitulée d’abord Alfred Hitchcock presents (1955-1962) pour un salaire de 129 000 $ par épisode de 30 minutes. À partir de 1962 jusqu’à 1965, la série prendra titre de The Hitchcock Hour.

     

    Son rôle y est toutefois limité et cela relève de son propre choix. Il écrit et présente l’introduction de chacun des épisodes et en choisit les scripts (rôle qu’il confiera à partir de 1959 à Joan Bennett son assistante et amie). Contrairement à ce que beaucoup de spectateurs croient à l’époque, la série « Alfred Hitchcock Presents » est fort peu révélatrice de ses particularités et de ses talents en tant que concepteur, scénariste, monteur et réalisateur. De fait, sur les 368 épisodes télévisés, Hitchcock n’en réalisera que 20.


    Revenge (2/10/55)

    Poison (5/10/58)

    Breakdown (13/11/55)

    A Dip in the Pool (1/06/58)

    Back for Christmas (4/3/56)

    Banquo’s chair (3/05/59)

    The case of Mr Pelham (4/12/55)

    Arthur (27/09/59)

    Wet Sathursday (08/56)

    The Crystal Trench (4/10/59)

    Mr Blanchard’s secret (23/12/56)

    Incident at a corner (5/4/60)

    Four o’clock (30/09/57)

    Mrs Bisby and the colonel (27/09/60)

    One more mile to go (7/04/57)

    The horse player (14/03/61)

    The perfect crime (20/10/57)

    Bang! You’re dead! (17/190/61)

    Lamb to the slaughter (13/04/58)

    I saw the whole thing (11/10/62)


    Les films réalisés et produits par Hitchcock entre 1954 et 1963 sont en général considérés comme ses plus grands chefs-d’œuvre. Citons notamment Sueurs froides (1958) ou Psychose (1960) d’après le roman de Robert Bloch. Avec les Oiseaux en 1963, Hitchcock tente de faire réfléchir le spectateur sur la place de l’Homme : « Et si mère Nature reprenait le dessus ? ».

     

    Les films qui suivront seront moins personnels - peut-être aussi moins ambitieux. L’âge commence à se faire sentir, le cinéma est en crise à cause de l’arrivée de la télévision dans les ménages et Hitchcock a perdu deux de ses plus proches collaborateurs : Bernard Herrmann, son musicien, et Robert Burks, le directeur de la photographie. Sans être toutefois des « navets », les films réalisés après Marnie (1964) n’ont pas la même dimension que ceux de son âge d’or.

     

    L’influence hitchcockienne

    Si aujourd’hui Hitchcock est considéré par beaucoup comme l’un des plus grands réalisateurs de cinéma, cela n’était pas le cas lors de la sortie de ses films. Peu aimé de la critique, il était accusé de toujours refaire la même histoire ou de faire ses films en fonction du public. À cela, Hitchcock répondait qu’il ne comprenait pas l’attitude nombriliste de certains réalisateurs qui font des films pour eux-mêmes.

     

    Néanmoins, Hitchcock a toujours été plébiscité par le public. De plus, de nombreux films, clins d’œil à Hitchcock, ont été faits tel Psychose (1998) de Gus Van Sant qui reprend à quelques détails près les mêmes plans que l’original mais est tourné en couleurs. Ce film fut un échec, à croire que seul Hitchcock pouvait tourner Psychose.

     

    Aujourd’hui, de nombreux réalisateurs s’inspirent directement du travail d’Hitchcock. Il est le premier à avoir appliqué dans ses films toutes les

    « recettes » du suspense et des scènes d’anthologie toujours appréciées- la douche dans Psychose - montrent à quel point il restera populaire.

     

    Parmi les réalisateurs actuels, celui qui se veut le plus hitchcockien est sans doute Brian De Palma.

     

    Le cinéma hitchcockien

    Nous nous appuierons sur Psychose, Sueurs froides, Les Oiseaux et Fenêtre sur cour pour déterminer les éléments récurrents du cinéma d’Hitchcock.

     

    Le suspense

    En 1963, à l’occasion de la sortie des Oiseaux, le suspense doit se distinguer de la surprise, plus caractéristique du cinéma d’horreur ou d’épouvante. Dans les films d’Hitchcock, justement surnommé le « maître du suspense », le suspense est obtenu par un décalage entre ce que le spectateur sait et ce que le personnage sait. L’attente anxieuse du spectateur peut ensuite être renforcée par une musique accentuée, des ombres, des effets de lumière… Dans le cinéma d’horreur, l’effet de surprise consiste à faire apparaître une chose (ou un personnage) inattendue et souvent terrifiante alors que ni le personnage ni le spectateur ne s’y attendait. Mais dans les films hitchcockiens, l’anxiété du spectateur augmente au fur et à mesure que le personnage reste inconscient du danger. Il se demande ce qui va arriver quand il l’apercevra enfin. Tous les films d’Hitchcock s’appuient sur cet effet.

     

    Ainsi, dans Fenêtre sur cour, le spectateur est seul à voir le voisin d’en face sortir de son appartement avec une femme ; Jeffries dort à ce moment. De même, quand le détective monte les escaliers du manoir dans Psychose, le spectateur voit la porte s’entrouvrir et il est seul à prévoir le meurtre du détective. Sueurs froides est aussi particulièrement significatif puisque le spectateur apprend par un flashback, dès le début de la seconde partie du film, la véritable identité de Judy et tout le complot monté contre Scottie. Le spectateur s’interroge ainsi sur la tournure que vont pouvoir prendre les évènements.


    Filmographie

    A partir des années 1950, Hitchcock a décidé, non seulement de continuer ses films, mais aussi de lancer une série télévisée, Alfred Hitchcock Présente, petites histoires à suspens, et également de prêter son nom pour des livres pour enfants, dont la série Les Trois Jeunes Détectives. Cela montre à quel point Hitchcock aime son travail et comment il le diversifie.

    Films muets: période britannique

    Comme coscénariste, directeur artistique et assistant réalisateur :

    1923 : La Danseuse blessée (Woman to woman)

    1924 : L’Ombre blanche (White Shadow)

    1924 : The Passionate Adventure

    1925 : Le Voyou (The Blackguard)

    1925 : Prude's Fall

    Comme réalisateur :

    1925 : Les Jardins du plaisir (The Pleasure Garden)

    1926 : The Mountain Eagle

    1926 : Les Cheveux d’or (The Lodger)

    1927 : Downhill

    1927 : Le Passé ne meurt pas (Easy virtue)

    1927 : Le Masque de cuir (The Ring)

    1928 : Laquelle des trois ? (The Farmer's Wife)

    1928 : Champagne

    1929 : The Manxman

    1929 : Chantage (Blackmail)


    Films parlants: période britannique

     1929 : Chantage (Blackmail)

    1929 : Junon et le paon (Juno and the Paycock)

    1930 : Meurtre (Murder)

    1931 : The Skin Game

    1932 : À l'est de Shanghai (Rich and Strange)

    1932 : Numéro dix-sept (Number Seventeen)

    1934 : Le Chant du Danube (Waltzes from Vienna)

    1934 : L’Homme qui en savait trop (The Man who Knew Too Much) (fera l’objet d’une nouvelle version en 1956)

    1935 : Les 39 marches (The 39 Steps)

    1936 : Quatre de l'espionnage (The Secret Agent)

    1936 : Agent secret (Sabotage)

    1937 : Jeune et innocent (Young and Innocent)

    1938 : Une femme disparaît (The Lady Vanishes)

    1939 : La Taverne de la Jamaïque (Jamaica Inn)

    Période américaine

     

    1940 : Correspondant 17 (Foreign Correspondent)

    1941 : Soupçons (Suspicion)

    1941 : Joies matrimoniales (Mr. and Mrs. Smith)

    1942 : Cinquième Colonne (Saboteur)

    1943 : Lifeboat

    1943 : L'Ombre d'un doute (Shadow of a Doubt)

    1944 : Aventure Malgache

    1944 : Bon voyage

    1945 : La Maison du docteur Edwardes (Spellbound)

    1946 : Les Enchaînés (Notorious)

    1947 : Le Procès Paradine (The Paradine Case)

    1948 : La Corde (The Rope)

    1949 : Les Amants du Capricorne (Under Capricorn)

    1950 : Le Grand Alibi (Stage fright)

    1951 : L’Inconnu du Nord-Express (Strangers on a Train d’après un roman de Patricia Highsmith)

    1952 : La Loi du silence (I confess)

    1954 : Fenêtre sur cour (Rear Window)

    1954 : Le crime était presque parfait (Dial M for Murder)

    1955 : Mais qui a tué Harry ? (The Trouble with Harry)

    1955 : La Main au collet (To Catch a Thief)

    1956 : L’Homme qui en savait trop (The Man who Knew Too Much) (nouvelle version du film de 1934)

    1956 : Le Faux Coupable (The Wrong Man)

    1958 : Sueurs froides (Vertigo)

    1959 : La Mort aux trousses (North by Northwest)

    1960 : Psychose (Psycho)

    1963 : Les Oiseaux (The Birds)

    1964 : Pas de printemps pour Marnie (Marnie)

    1966 : Le Rideau déchiré (Torn Curtain)

    1969 : L'Étau (Topaz)

    1972 : Frenzy

    1976 : Complot de famille (Family Plot)

    1980 : The Shorth Night (Inachevé)

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  • Commentaires

    4
    Dimanche 16 Novembre 2008 à 01:05
    yannBBlues
    Bonsoir Samia...
    Hitchckock a influencé beaucoup de réalisateurs et a enchanté des générations avec ses films...on est pas prêt de l'oublier...
    bonne soirée
    Gros Piouuuuus
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    3
    Samedi 15 Novembre 2008 à 14:49
    djila

    HITCHCOK...l'homme par qui arriva le...suspense!!!

    djila..

    2
    Samedi 15 Novembre 2008 à 14:38
    Un de mes préférés et le film "Vertigo" un chef d'oeuvre !
    1
    Samedi 15 Novembre 2008 à 13:19
    un des meilleurs sinon le meilleur de sa catégorie un précurseur gros bisous samia didier
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