• Pour lire le poème, cliquez-ici : "Minerai Noir" (1956) de René Depestre:


    Le continent américain fut colonisé par les Espagnols et les Portugais au Sud et au Centre (16 ème siècle), puis par les Britanniques, les Hollandais et les Français au Nord-Est (17 ème siècle) et comme ils avaient besoin de la main d’œuvre, c’est en Afrique que les hommes ont été arrachés à leur case chérie, qui est l’Afrique, et c’est dans les terres des indiens qu’ils ont encore eu l’idée de réduire l’homme indien en esclavage, la plupart d’eux ont été souvent massacrés ou réduits à l'esclavage dans les plantations ou dans les mines. Les africains noirs et les indiens ont été exploité comme des bêtes pour  suppléer l'insuffisance de la main-d’œuvre indienne, la traite des Noirs commença dés le 16 ème siècle. Les noirs, achetés en Afrique par des trafiquants, étaient transportés en Amérique par cargaisons entières. L'esclavage ne fut aboli qu'au 19 ème siècle.


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  • Minerai Noir

    Quand la sueur de l'Indien se trouva brusquement tarie par le soleil

    Quand la frénésie de l'or draina au marché la dernière goutte de sang indien

    De sorte qu'il ne resta plus un seul Indien aux alentours des mines d'or

    On se tourna vers le fleuve musculaire de l'Afrique

    Pour assurer la relève du désespoir

    Alors commença la ruée vers l'inépuisable

    Trésorerie de la chair noire

    Alors commença la bousculade échevelée

    Vers le rayonnant midi du corps noir

    Et toute la terre retentit du vacarme des pioches

    Dans l'épaisseur du minerai noir

    Et tout juste si des chimistes ne pensèrent

    Au moyen d'obtenir quelque alliage précieux

    Avec le métal noir tout juste si des dames ne

    Rêvèrent d'une batterie de cuisine

    En nègre du Sénégal d'un service à thé

    En massif négrillon des Antilles

    Tout juste si quelque curé

    Ne promit à sa paroisse

    Une cloche coulée dans la sonorité du sang noir

    Ou encore si un brave Père Noël ne songea

    Pour sa visite annuelle

    À des petits soldats de plomb noir

    Ou si quelque vaillant capitaine

    Ne tailla son épée dans l'ébène1 minéral

    Toute la terre retentit de la secousse des foreuses

    Dans les entrailles de ma race

    Dans le gisement musculaire de l'homme noir

    Voilà de nombreux siècles que dure l'extraction

    Des merveilles de cette race

    Ô couches métalliques de mon peuple

    Minerai inépuisable de rosée humaine

    Combien de pirates ont exploré de leurs armes

    Les profondeurs obscures de ta chair

    Combien de flibustiers2 se sont frayé leur chemin

    À travers la riche végétation des clartés de ton corps

    Jonchant tes années de tiges mortes

    "Minerai Noir" (1956) de René Depestre


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