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UNE LARME (ou Consolation) d'Alphonse de Lamartine.
ŒUVRE DE FREDERIC LEIGHTON-LA SOLITUDE
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UNE LARME (ou Consolation)
Tombez, larmes silencieuses,
Sur une terre sans pitié;
Non plus entre des mains pieuses,
Ni sur le sein de l'amitié !
Tombez comme une aride pluie
Qui rejaillit sur le rocher,
Que nul rayon du ciel n'essuie,
Que nul souffle ne vient sécher.
Qu'importe à ces hommes mes frères
Le cœur brisé d'un malheureux ?
Trop au-dessus de mes misères,
Mon infortune est si loin d'eux !
Jamais sans doute aucunes larmes
N'obscurciront pour eux le ciel;
Leur avenir n'a point d'alarmes,
Leur coupe n'aura point de fiel.
Jamais cette foule frivole
Qui passe en riant devant moi
N'aura besoin qu'une parole
Lui dise : Je pleure avec toi !
Eh bien ! ne cherchons plus sans cesse
La vaine pitié des humains;
Nourrissons-nous de ma tristesse,
Et cachons mon front dans mes mains.
A l'heure où l'âme solitaire
S'enveloppe d'un crêpe noir,
Et n'attend plus rien de la terre,
Veuve de son dernier espoir;
Lorsque l'amitié qui l'oublie
Se détourne de son chemin,
Que son dernier bâton, qui plie,
Se brise et déchire sa main;
Quand l'homme faible, et qui redoute
La contagion du malheur,
Nous laisse seul sur notre route
Face à face avec la douleur;
Quand l'avenir n'a plus de charmes
Qui fassent désirer demain,
Et que l'amertume des larmes
Est le seul goût de notre pain;
C'est alors que ta voix s'élève
Dans le silence de mon cœur,
Et que ta main, mon Dieu ! soulève
Le poids glacé de ma douleur.
On sent que ta tendre parole
À d'autres ne peut se mêler,
Seigneur ! et qu'elle ne console
Que ceux qu'on n'a pu consoler.
Ton bras céleste nous attire
Comme un ami contre son cœur,
Le monde, qui nous voit sourire,
Se dit : D'où leur vient ce bonheur?
Et l'âme se fond en prière
Et s'entretient avec les cieux,
Et les larmes de la paupière
Sèchent d'elles-même à nos yeux,
Comme un rayon d'hiver essuie,
Sur la branche ou sur le rocher,
La dernière goutte de pluie
Qu'aucune ombre n'a pu sécher.
Alphonse de Lamartine
Tags : larme, main, plie, sans, coeur
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Commentaires
Bonsoir Fathia,
Tu as très bon goût pour tes présentations et la correspondance des arts. Je ne connaissais pas du tout Frédéric Leighton et j'ai beaucoup aimé ces "nues". J'ai apprécié de retrouver la sensibilité de Lamartine. A bientôt. Suzâme
Bonsoir, Fathia,
Je ne connaissais pas ce poème de Lamartine qui donne un bel aperçu de certains de nos états d'âme.
Grâce à toi, j'avance encore dans la connaissance et je t'en remercie
Bises de Denise
Bonsoir Fathia,
Oh! Lamartine...un si grand poète... merci pour ce partage...et les larmes ne sont que celles du bonheur.
Bonne soirée
Bises
Je ne connaissais pas ce poème, je le découvre.... Il parait au début très triste avec toutes ces larmes, mais la fin est beaucoup plus éloquante... celui qui sait tant nous aimer et apaiser nos chagrins quant notre âme s'élève et chante vers Lui.... Gros bisous *****
Tout est beau: la peinture et le poème. merci pour ce partage Fathia. Bisous et bonne fin de journée. Dominique
Il devait souffrir sans le dire. Ainsi ses larmes restaient accrochées dans son coeur.
bonne journée et bisous
clem
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En fait, beaucoup de poètes sont solitaires, c'est comme ça, un état intérieur qui n'est pas contrôlé, dans la nature propre de l'homme...Bonne journée, bises.
Lucy