• Souda, l’altruiste

    Après décès de Khadija, durant le ramadan de l’an 10 de la révélation,  le prophète n’attendit que quelques jours pour demander la main de Souda Bint Zim’a, également veuve. Cette fois-ci l’intermédiaire était Khadija bint al-Hakim, épouse d’Othman Madh’oûn. Celle-là confia : « Après la mort de Khadija je dis au prophète : Ô messager de Dieu, ne souhaitez-vous pas vous marie ? Il répondit : qui ? Je lui dis : une jeune fille ou une femme, c’est à votre convenance. Il me demanda : qui est la jeune fille ? Je lui répondis : celle qui vous mérite entre toutes les femmes est Aïcha la fille d’Abou Bakr. Puis il dis : et qui est la femme mûre ? Je lui dis : Souda bint Zim’a, elle croit en vous et suit vos préceptes. Puis il me dit : allez voir les deux pour moi ». Des années plus tard, Souda offrira sa nuit conjugale à Aïcha. Sachant la préférence du prophète pour elle, elle fit en sorte qu’il lui consacre deux nuits au lieu d’une seule.

    Aïcha, la rousse

    Sans conteste, le plus grand amour de Mohammed. Fille d’Abou Bakr, ami intime du prophète, elle est la seule de ses épouses à lui avoir offert sa virginité. Les chroniqueurs comparent l’amour que Mohamed eut pour elle à celui que Khadija eut pour lui. D’après les sources, il l’épousa à la Mecque, mais ne consomma l’union que plus tard, à Médine, en raison de son très jeune âge : 6,7 ou 9 ans, selon les versions. Le prophète lui fit construire une maison près de la mosquée de Médine, c’est là qu’elle partagea sa vie jusqu’à sa mort. Elle confia dans ses hadiths qu’elle jouait encore à la balançoire lorsque le prophète vint demander sa main. Elle grandit dans sa maison et partagea son intimité durant de longues années, consignant ses traditions et rapportant ses propos. Si les compagnons du prophète se sont chargés de transmettre sa tradition spirituelle et politique, Aïcha s’occupa principalement de transmettre les enseignements du Prophète en matière de vie familiale et privée. Des doutes planeront sur sa fidélité lors de ce qui est resté dans la Chronique comme Hâdith al Ifakk, lorsqu’elle quitta la caravane qui revenait à Médine pour rentrer quelques jours plus tard avec Safouan. Toutefois l’amour de Mohammed pour elle n’a jamais failli, et elle sera innocentée par un verset coranique près d’un mois plus tard. Si elle n’eut pas d’enfant avec lui, elle devint Oum al Mouminine (mère des croyants), révérée et vénérée par tous, jalousée et admirée par ses autres épouses.

    Hafça, la commère

    Veuve de Khonays ibn Hodhâfa, qui succomba des suites de ses blessures après la bataille de Badr, Hafça, fille d’Omar ibn Khattâb, deuxième calife, s’unit au prophète 30 mois après l’hégire. Elle fut répudiée par lui pour avoir rapporté à Aïcha, dont elle était l’amie intime, un incident que Mohammed lui avait commandé de taire. Un jour, en revenant de chez les siens, elle le surprit dans ses appartements avec Maria la copte. Pour ménager sa jalousie, il lui demanda de garder le secret. Elle confiera plus tard à Aïcha : « Dieu nous a débarrassés de Maria, le Messager de Dieu a promis de ne plus jamais l’approcher ». Après cet incident, Mohammed se retira chez Maria la copte 29 jours, durant lesquels il ne s’est pas rendu chez ses femmes. La grande piété de Hafça a plaidé en sa faveur auprès du Prophète, qui finit par lui accorder son pardon et la reprendre comme épouse.

    Zaynab, la charitable

    Peut de temps après son mariage avec Hafça, le Prophète s’unit avec Zaynab bint Khozayma, en l’an 3 de l’hégire. Les chroniqueurs rapportent qu’il l’aurait épousée par pitié, car elle était également veuve. De toutes ses femmes, Zaynab fut la plus charitable, son entourage l’appelait Oum al massakîn (la mère des pauvres). Elle n’est restée que huit, deux out trois mois chez le prophète, selon les versions, avant de décéder à l’âge de trente ans. Avec Khadija et Rayhâna bint Yazîd, elles sont les seules de ses épouses à mourir de son vivant.

    Oum Salma, la noble

    Hind de son prénom, elle appartenait à une noble faction des Quraych. Sa beauté était telle qu’Abou Bakr et Omar avaient demandé sa main et avaient tous deux essuyé un refus. Lorsque le prophète lui envoyât Hâteb ibn Balta’ah pour faire sa demande, elle répondit : « Que le message de Dieu soit le bienvenu, mais je suis une femme d’un certains âge, mère d’orphelins et d’une grande jalousie ». Mohammed lui renvoya un émissaire : « Que vous soyez âgée, je le suis plus que vous. Que vous soyez mère d’orphelins, ils sont entre les mains de Dieu et de son prophète. Quand à votre jalousie, je prie Dieu pour vous n’en souffriez plus ». Elle fut la dernière à décéder parmi les épouses du Prophète.

    Zaynab, la convoitée

    Elle fut d’abord la femme de son fils adoptif, Zayd ibn al-Hâritha. Lorsque celui-ci sentit que le prophète avait un faible pour elle, il la répudia immédiatement. Son union avec Mohammed fut légitimée par un verset coranique, qui lui octroya le droit de la prendre pour épouse malgré son union précédente avec Zayd. Ancien esclave affranchi par Mohammed, ce dernier avait eu le plus grand mal à se faire accorder la main de Zaynab bint Jahch, descendante d’une maison noble de Quraych. C’est vers Mohamed que penchait son cœur, et elle est également l’une de ses épouses qu’il a le plus aimées, à tel point qu’elle provoqua de vives rivalités avec Aïcha et Hafça.

    Juwayria, la belle

    Elle avait 20 ans lorsque Mahomet l’épousa, elle était si belle qu’elle ne laissait personne indifférent. Juwayria bint al-Hârith mourut à Médine en 56 de l’hégire, âgée de 70 ans.

    Rayhâna, la jalouse.

    D’origine juive, elle était esclave chez les Banû Quraydah lorsque le prophète lu donna le choix entre l’islam et le judaïsme, elle opta pur le premier, il l’affranchit donc et l’épousa. Dans sa vie avec Mohammed, Rayhâna bint al-Yazîd fit preuve d’une jalousie maladive, ce qui l’irrita et le poussa à la répudie, mais elle en fut si affligée qu’il décida de la reprendre. Elle mourut à son retour de hajjat al-wadâ’ (Le dernier pèlerinage).

    Safiyya, l’aimante

    D’origine juive, les siens, les Banû Qurayda, ont été assassinés lors de la bataille de Khaybar (an 7 de l’hégire). Tombée en esclavage, elle fut choisie par le Prophète qui la confia à sa servante Oum Salîma, le temps qu’elle apprenne les préceptes de l’islam, pus il l’affranchit et l’épousa à l’âge de 17 ans. Le jour de sa capture, elle se trouvait avec sa cousine, également tombée en servitude, lorsque Bilâl, ancien esclave affranchi par le prophète, commit l’indélicatesse de les conduire devant les morts de leur camp, provoquant l’hystérie de sa cousine. Mohammed fit alors la remarque à son compagnon : « N’as-tu point de miséricorde Bilâl ! Tu fais passer deux femmes devant leurs hommes assassinés ! ». Safiyya confiera des années plus tard : « Lorsque je suis arrivée chez le Messager de Dieu, je le haïssais plus que tout au monde. Pour moi, il avait fait tuer mon père, mon époux et les miens. Aujourd’hui, je l’aime plus que tout au monde », lui confia-t-elle. « Dites-leur : comment pouvez-vous être meilleures alors que mon père est Aaron, mon oncle est Moïse et mon époux Mohammed », lui a-t-il répondu. Il la considérait donc comme fille de prophète et épouse de prophète. Elle mourut en l’an 52 de l’hégire et légua son héritage à son frère et son neveu, tous deux juifs.

    Les concubines :

    Mohamed n’était pas qu’un époux, mais aussi un concubin. Toutefois, même si la pratique était courante dans les mœurs de l’époque, le Prophète avait une nette préférence pour le mariage et n’a jamais possédé que trois concubines : Maria la copte, Zulykha al-Qaradhiyya et une troisième qui lui fut offerte par Zaynab bint Jahch, mais dont la Chronique n’a pas retenu le nom. La première est la plus connue de toutes, et elle eut un rôle déterminant dans la vie de Mohammed, même si elle ne vivait pas dans la maison annexe à la mosquée de Médine où logeaient ses autres femmes. Esclave chrétienne offerte par le Patriarche d’Alexandrie, ses traits fins et les cheveux frisés ont suscité bien des jalousies dans les rangs des épouses officielles du prophète.




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  • Giuseppe Arcimboldo ou Arcimboldi ou Arcimboldus (Milan, 1527 - Milan, 1593), est un peintre maniériste, célèbre comme auteur de nombreux portraits suggérés par des objets, des végétaux ou des animaux astucieusement disposés.

    Il est né à Milan en l'an 1527 et serait issu d’une famille de peintres.

     

    Il commence à se faire connaître à 22 ans en travaillant avec son père, artisan peintre à la cathédrale de Milan. Il réalise alors des cartons de vitraux. Rapidement, il se fait remarquer par Ferdinand de BohèmePrague en 1562 au service de Ferdinand Ier du Saint-Empire pour être le portraitiste de la famille impériale. Il existe ainsi plusieurs tableaux classiques attribués au peintre, sans aucune certitude, le plus connu étant son Portrait de Maximilien II de Habsbourg et de sa famille qui aurait été peint vers 1563. qui lui commande cinq blasons pour la cathédrale. Sa renommée commence à s’étendre. Il est appelé à

     

    C’est peu après son arrivée au service de Ferdinand Ier que Giuseppe Arcimboldo commence la première série des quatre saisons, et laisse éclater un style pictural surprenant : les « têtes composées » portraits caricaturaux (ghiribizzi) ou allégoriques formés d’une juxtaposition de fruits, légumes, végétaux, symbolisant les saisons ou les métiers. Cette œuvre suscite un engouement considérable à la cour. Il peindra d’autres séries des quatre saisons en 1572 et 1573 (une série des quatre saisons se trouve au Louvre, dont l'Automne daté de 1573, commandés par l'empereur Maximilien II de Habsbourg pour être offert à l'électeur Auguste de Saxe).

     

    D’autres portraits mêlent animaux ou objets : les quatre éléments (le Feu et l'Eau de 1566, se trouvent au Kunsthistorisches Museum de Vienne) ou les personnifications de métiers (le Bibliothécaire, le Jardinier).

     

    En dehors de quelques portraits, il a alors pour tâche principale d’enrichir les fameux Wunderkamern,Maximilien II et Rodolphe II. Doué d’un esprit inventif et ingénieux, il se voit confier l’organisation des fêtes princières (il subsiste de nombreux dessins de costumes ou de chars) et il est nommé conseiller artistique pour la formation des collections impériales. À partir de 1565, son nom apparaît dans la comptabilité impériale. Il se distingue notamment par l’invention d’une méthode colorimétrique de transcription musicale.

     

    En 1587, il obtient de Rodolphe II l'autorisation de retourner en Italie pour y finir ses jours, promettant de continuer à peindre. Flora sera l’un de ses derniers tableaux.

    Retiré à Milan, il est promu au rang de comte palatin en 1591 et y meurt en 1593.

     

    Le style de ses compositions

     

    Si l'on considère Arcimboldo comme un novateur dans la systématisation de ses portraits, il faut se rappeler qu'à son époque il existe déjà une tradition, depuis l'antique, de masques bachiques ou hellénistiques, formés d'éléments pris dans la Nature.

     

    Plusieurs des artistes de la Renaissance, dont Léonard de Vinci et Jérôme Bosch, s’étaient déjà intéressés aux faciès monstrueux, aux portraits déformés par des jeux de glace, ainsi qu’aux compositions à base d’éléments détournés. Les peintures d’Arcimboldo sont donc conformes aux penchants maniéristes.

     

    Son chef-d’œuvre est manifestement son portrait de Rodolphe II en Vertumne (dieu grec des récoltes et de l'abondance) daté de 1591.

     

    Si Arcimboldo n'a pas eu d’élève, il a inspiré de nombreux copistes en son temps et le genre des têtes composées se perpétue aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il est repris au XIXe siècle par les caricaturistes, notamment pour les figures de Napoléon Ier, de Napoléon III et des souverains belges, Léopold Ier et Léopold II.

     

    Il est redécouvert au XXe siècle par les surréalistes adeptes du jeu de mots visuel.

     

    En revanche, c’est à tort que l’on attribue à Arcimboldo des paysages anthropomorphes dont l’origine semble flamande.

     

    Les Saisons

     

    Il s’agit d'une série de quatre tableaux peints par Arcimboldo en 1563 et offerts à Maximilien II en 1569,1566). Y est joint un poème de Giovanni Battista Fonteo1546-1580) qui en explicite le sens allégorique.

     

    Chaque tableau est constitué d’un portrait de profil, composé d’éléments rappelant la saison. L’Hiver regarde ainsi Le Printemps et L’Été, L’Automne.

     

    De la version originale, ne subsistent que l’Hiver et L’Été, exposés à Vienne. Parmi les versions les plus connues sont celles du musée du Louvre, copies faite par le peintre à la demande de Maximilien II pour en faire cadeau à Auguste de Saxe. Les tableaux se caractérisent par un encadré floral qui n’existait pas sur la version première.





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