• Oeuvre Anglaise "L’Errant" de Khalil Gibran

    Les vêtements

       Un jour, Beauté et Laideur se retrouvèrent sur le rivage d’une mer. L’une dit à l’autre : « Allons nous baigner. »

       Puis elles se déshabillèrent et se jetèrent à l’eau.

    Un moment plus tard, Laideur retournant au rivage, porta les vêtements de Beauté et continua son chemin.

       Beauté aussi sortit de l’eau. Elle ne trouva pas ses habits, et elle avait si honte d’être nue ; c’est pour cette raison qu’elle porta les habits de Laideur. Et beauté continua son chemin.

       Jusqu’à ce jour, hommes et femmes prennent l’une pour l’autre.

       Toutefois certains ont vu le visage de Beauté, et ils la reconnaissent malgré ses vêtements. Et d’autres connaissent le visage de Laideur, et l’habit ne la cache pas à leurs yeux.


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  • Oeuvre Anglaise "L’Errant" de Khalil Gibran

    L’aigle et l'alouette

     

        Une alouette et un aigle se rencontrèrent sur un rocher au sommet d'une colline. L'alouette dit : " Bonjour à vous, monsieur. L’aigle la toisa du regard en disant d’une voix à peine audible : " Bonjour. "

        Et l'alouette dit : "J'espère que tout va bien pour vous, Monsieur ? »

        «  Oui, répondit l'aigle.  Tout va bien pour nous. Mais ne sais-tu pas que nous sommes le roi des oiseaux, et que tu ne dois pas nous adresser la parole  avant que nous-mêmes, nous n’ayons parlé ? "

        Et l'alouette dit : " Nous sommes de la même famille, me semble-t-il. "

        L'aigle la regarda avec dédain et dit : " Qui a donc dit que toi et moi somme de la même famille? "

        Puis  l'alouette dit : "Mais je voudrais vous rappeler que je peux voler aussi haut que toi, et je peux chanter et donner du bonheur aux autres créatures de cette terre. Et vous, vous ne donnez ni plaisir ni bonheur. "

        Furieux, l'aigle dit : " Plaisir et bonheur ! Toi Petite créature présomptueuse ! Avec un seul coup de mon bec Je pourrais te démolir. Mais tu n’es que  de la taille de mon pied. "

        Puis l'alouette vola pour se poser sur le dos de l'aigle et commença à picorer ses plumes. Irrité, l’aigle vola vite et haut pour pouvoir se débarrasser du petit oiseau. Mais ce fut en vain. A la fin,  il retourna sur le même rocher au sommet de la haute colline, encor plus irrité que jamais, avec toujours la petite créature sur le dos, maudissant le sort de cet heure.

        À ce moment-là,  une petite tortue passa par là et commença à rire devant cette scène ; elle rit tellement fort qu’elle faillit se renverser sur son dos.

        L’aigle baissa alors  les yeux et regarda la tortue en disant : " Toi, petite chose lente et rampante, à jamais un avec la terre, de quoi ris-tu ? "

        Et la tortue répondit : " Parce que je vois que vous êtes devenu cheval, et que vous avez un petit oiseau qui vous  chevauche, mais le petit oiseau est le meilleur. "

       L'aigle lui rétorqua : " Retourne à tes affaires. C'est une affaire de famille entre ma sœur, l'alouette, et moi-même. "

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