• L’Errant, une œuvre Anglaise, un livre posthume est une série de paraboles que  Khalil Gibran voulait intituler le Derviche ; peut-être est-ce là le titre auquel il prétendait à la fin de sa vie, de sa voie soufie.

    L’Errant


       Je l’ai rencontré au croisement, un homme qui n’avait d’autre qu’une cape, une canne et un voile de peine sur son visage. Nous nous sommes salués, et je lui ai dit : « Viens à la maison et sois mon hôte ? »

       Et il est venu.

       Mon épouse et mes enfants nous ont accueillis au seuil de la maison ; il leur a souri, et ils furent épris de son arrivée.

       Nous nous sommes tous attablés et nous étions heureux qu’il soit des nôtres, car il y avait un silence et un mystère en lui.

       Après le dîner nous nous sommes rassemblés près du feu, et je l’ai interrogé sur ses errances.

       Il nous raconta plus d’un conte ce soir-là et lendemain aussi, mais ce que je décris maintenant confirme l’amertume de ses jours bien que lui-même fût doux, et ses contes sont de la poussière et patience de sa route.

       Quand il nous a quitté trois jours plus tard, nous n’avons  pas senti qu’un hôte était parti, mais plutôt qu’un de nous était toujours dans le jardin et n’était pas encore rentré.


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