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Poème de Nizar Kabbani: La voyante
La voyante de Nizar Kabbani
Elle s’assit… la peur dans les yeux
...Observant ma tasse retournée
Elle dit : Ne sois pas triste, mon enfant
Car l’amour est ta destinée
O mon enfant… mourra en martyr…
Celui qui meurt converti à la religion de l’être aimé…
Ta tasse… est un monde terrifiant
Et ta vie n’est que voyages… et guerres
Tu aimeras de multiples fois
Et tu mourras de multiples fois
Tu adoreras toutes les femmes de la terre…
Et tu reviendras… comme un roi vaincu…
Dans ta vie, mon enfant, il y a une femme
Ses yeux… Louange à Dieu
Sa bouche… est dessinée comme une grappe
Son sourire n’est que mélodies et roses
Mais ton ciel est pluvieux
Et ta voie… est sans issue, sans issue
Car la bien-aimée de ton cœur… ô mon enfant
Dort… dans un château surveillé
Le château est immense… mon enfant
Et bien gardé par chiens et soldats
La princesse de ton cœur… dort
Celui qui pénètre dans sa chambre… est perdu…
Celui qui demande sa main… celui qui s’approche…
De la muraille de son jardin… est perdu
Celui qui essaie de défaire ses nattes
O mon enfant… est perdu…est perdu
J’ai prédit l’avenir… et lu dans les astres de nombreuses fois
Mais je n’ai jamais lu…
. Dans une tasse semblable à la tienne
Je n’ai jamais connu ô mon enfant
Une tristesse… pareille à la tienne
Ta destinée est de marcher à tout jamais
En amour… sur le tranchant du poignard
De rester solitaire comme les coquillages
De rester mélancolique comme le saule pleureur
Ta destinée est de naviguer à tout jamais
Sue la mer de l’amour sans voile
D’aimer d’innombrables fois
Et de revenir comme un roi détrôné
Lire la biographie de Nizar-Kabani, link
Recueil « Poèmes Féroces », 1970
Tags : celui, enfant, destinee, ton, nizar
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Commentaires
1ArmideJeudi 19 Février 2009 à 19:58Répondre
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