• Poème: L’ÉTERNITÉ DU FIGUIER DE BARBARIE de Mahmoud Darwich

    L’ÉTERNITÉ DU FIGUIER DE BARBARIE

     

    - Où me mènes-tu père ?

    - En direction du vent, mon enfant

     

    A la sortie de la plaine où les soldats de Bonaparte édifièrent une butte

    Pour épier les ombres sur les vieux remparts de Saint-Jean-D’Acre

    Un père dit à son fils : N’aie pas peur

    N’aie pas peur du sifflement des balles

    Adhère à la tourbe et tu seras sauf. Nous survivrons

    Gravirons une montagne au nord, et rentrerons

    Lorsque les soldats reviendront à leurs parents au lointain

     

    - Qui habitera notre maison après nous, père ?

    - Elle restera telle que nous l’avons laissée mon enfant

     

    Il palpa sa clé comme s’il palpait ses membres et s’apaisa

    Franchissant une barrière de ronces, il dit

    Souviens-toi mon fils. Ici, les Anglais crucifièrent ton père deux nuits durant sur les épines d’un figuier de Barbarie

    Mais jamais ton père n’avoua. Tu grandiras

    Et raconteras à ceux qui hériteront des fusils

    Le dit du sang versé sur le fer

     

    - Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?

    - Que la maison reste animée, mon enfant. Car les maisons meurent quand partent leurs habitants

     

    L’éternité ouvre ses portes de loin aux passants de la nuit

    Les loups des landes aboient à une lune apeurée

    Et un père dit à son fils

    Sois fort comme ton grand-père

    Grimpe à mes côtés la dernière colline des chênes

    Et souviens-toi. Ici le janissaire est tombé de sa mule de guerre

    Tiens bon avec moi et nous reviendrons chez nous

     

    - Quand donc, mon père ?

    - Dans un jour ou deux, mon fils

     

    Derrière eux, un lendemain étourdi mâchait le vent dans les longues nuits hivernales

    Et les hommes de Josué bin Noun édifiaient leur citadelle

    Des pierres de leur maison

    Haletants sur la route du Cana, il dit : Ici

    Passa un jour Notre Seigneur. Ici

    Il changea l’eau en vin puis parla longuement de l’amour

    Souviens-toi des châteaux croisés

    Anéantis par l’herbe d’avril, après le départ des soldats

     

     

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  • Commentaires

    3
    Mercredi 7 Janvier 2009 à 23:49
    clementine
    très beau texte..
    clem
    2
    Mercredi 7 Janvier 2009 à 22:14
    joana
    bonsoir Samia, me revoila... c'est pas la forme dans ma tete, ni dans mon ame... mais j'essaie quand meme d'avancer... à vrai dire j'ai pas vraiment le choix... je le dois au moins pour ma petite mais qu'est ce que c'est dur, quand on a plus envie de rien... ma foi, il parait que c'est la vie... mon medecin m'a dit une chose, que mon cerveau etait comme un ordinateur, jenregistre toutes les données... apparement je n'arrive pas à rejeter les mauvaises... donc je m'embrouille la tete... en plus je vois que le monde tourne mal... j'ai peur de l'avenir... J'ai peur de beaucoup de choses, le plus dur c'est d'arreter d'y penser... enfin voila mon amie, la vie est difficile, rempli d'embuches, à chaque fois j'ai du mal à me relever... je souhaite que tu ailles bien... bonne soiree mon amie, je pense à toi meme si je ne suis pas tres presente, tu es dans mon coeur, gros bisous, joana
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    1
    Mercredi 7 Janvier 2009 à 20:01
    Sourour
    Merci pour tout Samia merci pour ton amitié et ta gentillesse bisous et bonne soirée
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