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Par fathianasr le 21 Février 2011 à 21:50
Jean Valjean (1769-1833) est l'un des principaux personnages du roman Les Misérables de Victor Hugo. Celui qui ne connait pas Jean Valjean, il n’a jamais lu le grand géant de littérature Victor Hugo. Jean Valjean est le personnage central qui lie différentes histoires du cycle des Misérables. Son profil psychologique évolue au fil du temps, des rencontres qu'il fait, constituant la preuve de la bonté universelle et de la capacité à s'améliorer que possède chaque être humain…
Le dernier chapitre du livre nous raconte, qu'au Cimetière du Père-Lachaise, il y a un tombeau sans nom et loin de tous les autres. Seulement, quelqu'un a écrit quatre lignes sur la pierre et pour les lire, mon ami Mohamed Amine SEBBANE m’a proposé de vous faire partager ce cinquième partie, livre IX, chap. 6 du roman « Les Misérables » et surtout n'hésitez pas de voir son blog, et laissez les traces de vos visites.Je vous donne Un aperçu Afin de présenter le blog de mon ami Mohamed Amine SEBBANE
- : Psycho-philosophie à des fins de liberté d’expression !
- : Objectif : Déclencher les discutions. Pour moi s’exprimer c’est être sincère, franc et provoquant… purement pour des bouts académiques et intellectuels !
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Et pour s'y rendre, cliquez-ici
L'herbe cache et la pluie efface
Il y a, au cimetière du Père-Lachaise, aux environs de la fosse commune, loin du quartier élégant de cette ville des sépulcres, loin de tous ces tombeaux de fantaisie qui étalent en présence de l'éternité les hideuses modes de la mort, dans un angle désert, le long d'un vieux mur, sous un grand if auquel grimpent les liserons, parmi les chiendents et les mousses, une pierre. Cette pierre n'est pas plus exempte que les autres des lèpres du temps, de la moisissure, du lichen, et des fientes d'oiseaux. L'eau la verdit, l'air la noircit. Elle n'est voisine d'aucun sentier, et l'on n'aime pas aller de ce côté-là, parce que l'herbe est haute et qu'on a tout de suite les pieds mouillés. Quand il y a un peu de soleil, les lézards y viennent. Il y a, tout autour, un frémissement de folles avoines. Au printemps, les fauvettes chantent dans l'arbre.
Cette pierre est toute nue. On n'a songé en la taillant qu'au nécessaire de la tombe, et l'on n'a pris d'autre soin que de faire cette pierre assez longue et assez étroite pour couvrir un homme.
On n'y lit aucun nom.
Seulement, voilà de cela bien des années déjà, une main y a écrit au crayon ces quatre vers qui sont devenus peu à peu illisibles sous la pluie et la poussière et qui probablement sont aujourd'hui effacés :
Il dort. Quoique le sort fût pour lui bien étrange,
Il vivait. Il mourut quand il n'eut plus son ange ;
La chose simplement d'elle-même arriva,
Comme la nuit se fait lorsque le jour s'en va.
Les Misérables (1862)
Victor Hugo
24 commentaires -
Par fathianasr le 11 Septembre 2010 à 02:13
Toi, vertu, pleure si je meurs !
AMIS, UN DERNIER MOT !
Amis, un dernier mot ! - et je ferme à jamais
Ce livre, à ma pensée étranger désormais.
Je n'écouterai pas ce qu'en dira la foule.
Car, qu'importe à la source où son onde s'écoule ?
Et que m'importe, à moi, sur l'avenir penché,
Où va ce vent d'automne au souffle desséché
Qui passe, en emportant sur son aile inquiète
Et les feuilles de l'arbre et les vers du poète ?
Oui, je suis jeune encore, et quoique sur mon front,
Où tant de passions et d'œuvres germeront,
Une ride de plus chaque jour soit tracée,
Comme un sillon qu'y fait le soc de ma pensée,
Dans le cours incertain du temps qui m'est donné,
L'été n'a pas encor trente fois rayonné.
Je suis fils de ce siècle ! Une erreur, chaque année,
S'en va de mon esprit, d'elle-même étonnée,
Et, détrompé de tout, mon culte n'est resté
Qu'à vous, sainte patrie et sainte liberté !
Je hais l'oppression d'une haine profonde.
Aussi, lorsque j'entends, dans quelque coin du monde,
Sous un ciel inclément, sous un roi meurtrier,
Un peuple qu'on égorge appeler et crier;
Quand, par les rois chrétiens aux bourreaux turcs livrée,
La Grèce, notre mère, agonise éventrée;
Quand l'Irlande saignante expire sur sa croix;
Quand Teutonie aux fers se débat sous dix rois;
Quand Lisbonne, jadis belle et toujours en fête,
Pend au gibet, les pieds de Miguel sur sa tête;
Lorsqu'Albani gouverne au pays de Caton;
Que Naples mange et dort; lorsqu'avec son bâton,
Sceptre honteux et lourd que la peur divinise,
L'Autriche casse l'aile au lion de Venise;
Quand Modène étranglé râle sous l'archiduc;
Quand Dresde lutte et pleure nu lit d'un roi caduc;
Quand Madrid se rendort d'un sommeil léthargique;
Quand Vienne tient Milan; quand le lion Belgique,
Courbé comme le bœuf qui creuse un vil sillon,
N'a plus même de dents pour mordre son bâillon;
Quand un Cosaque affreux, que la rage transporte,
Viole Varsovie échevelée et morte,
Et, souillant son linceul, chaste et sacré lambeau,
Se vautre sur la vierge étendue au tombeau;
Alors, oh ! je maudis, dans leur cour, dans leur antre,
Ces rois dont les chevaux ont du sang jusqu'au ventre !
Je sens que le poëte est leur juge ! je sens
Que la muse indignée, avec ses poings puissants,
Peut, comme au pilori, les lier sur leur trône
Et leur faire un carcan de leur lâche couronne,
Et renvoyer ces rois, qu'on aurait pu bénir,
Marqués au front d'un vers que lira l'avenir !
Oh ! la muse se doit aux peuples sans défense !
J'oublie alors l'amour, la famille, l'enfance,
Et les molles chansons, et le loisir serein,
Et j'ajoute à ma lyre une corde d'airain !
Victor Hugo- Novembre 1831.
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