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Par fathianasr le 7 Mai 2009 à 15:57
Les Fleurs du Mal 1890 d’Odilon Redon
Sans cesse à mes côtés s'agite le Démon;
La Destruction
Sans cesse à mes côtés s'agite le Démon;
Nage autour de moi comme un air impalpable;
Je l'avale et le sens qui brûle mon poumon
Et l'emplit d'un désir éternel et coupable.
Parfois il prend, sachant mon grand amour de l'Art,
La forme de la plus séduisante des femmes,
Et, sous de spécieux prétextes de cafard,
Accoutume ma lèvre à des philtres infâmes.
Il me conduit ainsi, loin du regard de Dieu,
Haletant et brisé de fatigue, au milieu
Des plaines de l'Ennui, profondes et désertes,
Et jette dans mes yeux pleins de confusion
Des vêtements souillés, des blessures ouvertes,
Et l'appareil sanglant de la Destruction!
Charles Baudelaire
Les Fleurs du mal
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Par fathianasr le 7 Mai 2009 à 15:07Les Fleurs du Mal 1890 d’Odilon Redon
Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant
Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve.
« Le Gouffre », Les Fleurs du MalPascal avait son gouffre, avec lui se mouvant.
– Hélas ! Tout est abîme, – action, désir, rêve,
Parole ! Et sur mon poil qui tout droit se relève
Maintes fois de la Peur je sens passer le vent.
En haut, en bas, partout, la profondeur, la grève,
Le silence, l'espace affreux et captivant...
Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant
Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve.
J'ai peur du sommeil comme on a peur d'un grand trou,
Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où ;
Je ne vois qu'infini par toutes les fenêtres,
Et mon esprit, toujours du vertige hanté,
Jalouse du néant l'insensibilité.
Ah ! Ne jamais sortir des Nombres et des Êtres !
Charles Baudelaire
Les Fleurs du mal
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