• Œuvre - Nymphe des bois - Ludwig Adrian Richter

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    Elle était déchaussée, elle était décoiffée ...

     

    Elle était déchaussée, elle était décoiffée,

    Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;

    Moi qui passais par là, je crus voir une fée,

    Et je lui dis: Veux-tu t'en venir dans les champs ?

     

     

    Elle me regarda de ce regard suprême

    Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,

    Et je lui dis: Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,

    Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?

     

     

    Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive ;

    Elle me regarda pour la seconde fois,

    Et la belle folâtre alors devint pensive.

    Oh! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !

     

     

    Comme l'eau caressait doucement le rivage !

    Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,

    La belle fille heureuse, effarée et sauvage,

    Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.

     

    Victor Hugo (1802-1885)


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     Œuvre de Gustave Moreau - le soir et la douleur

    Gustave Moreau - le soir et la douleur

    Quelques œuvres du peintre de Gustave Moreau, cliquez- sur la minuature.

    1880-1885 Moreau Gustave, Eve 

     

    Charles BAUDELAIRE   (1821-1867)

    Recueil : Les fleurs du mal

     

    Recueillement

     

    Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.

    Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici :

    Une atmosphère obscure enveloppe la ville,

    Aux uns portant la paix, aux autres le souci.

     

    Pendant que des mortels la multitude vile,

    Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,

    Va cueillir des remords dans la fête servile,

    Ma douleur, donne-moi la main ; viens par ici,

     

    Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,

    Sur les balcons du ciel, en robes surannées ;

    Surgir du fond des eaux le Regret souriant ;

     

    Le Soleil moribond s'endormir sous une arche,

    Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,

     

    Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.



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