• Devant moi l'étendue de l'avenir

    Derrière moi infranchissables les parois du passé

    Fermer les yeux

    T'attendre

    (Jean Grosjean)

     

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     MÉDITATION

     

     

    Se tenir là les yeux clos

    Se tenir là entre ciel et terre

    Contempler

    Méditer 

    Et ...attendre

    La méditation du cœur

    Commence par l'attente

    Le remugle intérieur est balayé

    Il ne reste plus qu'une prière

    Pure et silencieuse

    Qui offre la formidable empreinte

    De nos manques

    De nos faiblesses aussi

    De ce vide intersidéral,

    Créé par notre besoin d'amour

    Suspendre le temps

    Et contempler l'invisible

    Contempler au fond de soi

    Le tout autre

    Contempler au tréfonds de son cœur

    Celui qui contient tout l'univers

    Entendre au fond de soi cette mélodie

    Qui invite à une noce divine

    Une joie immense nous submerge

    Et nous fait découvrir soudain

    Qu'en quelque lieu que nous nous trouvions

    Dans quelque malheur

    Ou dans le plus terrifiant désert

    Nous ne sommes jamais seuls

    Nous éprouvons la sensation

    D'une nouvelle naissance

    D'une refonte alchimique du moi

    La douceur ineffable d'un délicieux abandon

    Cet abandon auquel nous osons si rarement

    Nous livrer entre humains

    Chez qui règne encore le jeu de la compétition

    Du charme obligatoire et de la possessivité

    Et soudain

    Sans le vouloir

    Pleurer de douces larmes de joie

    Lorsque Son amour nous frôle

    Nous nous sentons enfin acceptés

    Tels que nous sommes

    Ressentir le bonheur

    De cette brûlure indéfinissable

    La légèreté de cette présence tant recherchée

    Puis de nouveau le poids de l'absence

    Mais garder au fond de soi

    Pour l'éternité

    Le goût

    Le souvenir 

    De ce moment inoubliable

    Sentir l'empreinte de Son pied

    Sur le sable vierge d'un rivage en nous

    Que l'on croyait ignorer

    Preuve tangible pour nous seuls

    De Son passage

    De Sa visite

    Et L'attendre

    Dans cette certitude que tout dément

    Pourtant gravée en nous

    Indélébile

    Attendre à la limite

    Entre sable et eau

    Entre ciel et terre

    Entre deux rives

    Entre deux mondes

    Entre deux vies

    Rien ne sera plus comme avant

    Le chant des oiseaux

    Le bourdonnement des abeilles

    Le rire des enfants

    Les fleurs du pommier

    Cette caresse maternelle 

    Douce et apaisante

    Tout cela ne sera qu'un écho nostalgique

    Un appel

    Un souvenir 

    De l'instant sublime

    Où le bonheur s'est dilaté 

    A la taille de l'univers

    La vie n'est plus que l'attente sereine

    De Son retour.

     

    Angelheart


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  • L'homme et la mer

     

    Homme libre, toujours tu chériras la mer !

    La mer est ton miroir; tu contemples ton âme

    Dans le déroulement infini de sa lame,

    Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

     

    Tu te plais à plonger au sein de ton image ;

    Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur

    Se distrait quelquefois de sa propre rumeur

    Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage

     

    Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets;

    Homme, nul ne connaît le fond de tes abîmes;

    O mer, nul ne connaît tes richesses intimes,

    Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets

     

    Et cependant voilà des siècles innombrables

    Que vous vous combattez sans pitié ni remord,

    Tellement vous aimez le carnage et la mort,

    O lutteurs éternels, ô frères implacables !

     

    Les Fleurs du Mal Baudelaire




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