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Par fathianasr le 4 Décembre 2008 à 16:25
Victimes des crimes d'honneur
Un poème dédié aux victimes de crime d’honneur.
de Nazik Al-Malaïka , poétesse irakienne .
Laver la honte !
«Maman», et puis le râle, le sanglot, le noir.
Le sang coule encore un peu, le corps poignardé frissonne encore un peu.
Les cheveux bouclés s’enlisent dans la boue
«Maman», mais ça, seul l’a entendu le bourreau.
Demain c’est l’aube, et les roses au réveil,
On entendra crier vingt jeunes années, et l’espoir enchanté.
Alors dira la prairie, et diront les fleurs
- Celle qui vous a quittés, vous a quittés pour que la honte soit lavée.
Dans son village, reviendra le bourreau sauvage.
«La honte?» dira-t-il et il essuiera son couteau.
«La honte, nous l’avons déchirée en mille morceaux !
Nous voici revenus, sans tache, le front haut, libre.
Eh patron ! Un verre ! Du vin !
Appelle-la putain, la langoureuse au souffle de parfum.
Pour rançon de ses yeux, je donne le Coran, et Dieu sait quelles destinées!»
- Remplis ton verre, bourreau.
La honte, seule la victime peut l’effacer!
L’aurore viendra. Les filles demanderont:
«Où est-elle ?» La bête de sang répondra:
«Nous l’avons tuée».
Cette tâche, à nos fronts, nous l’avons lavée.
Les voisines raconteront son histoire.
Et aussi les palmiers du quartier.
Pas une porte de bois n’oubliera,
Les pierres répèteront:
- Laver la honte,
- Laver la honte,
Ô voisines, filles du village,
Nous ne pourrons pétrir le pain qu’avec nos larmes.
Nous couperons nos tresses, écorcheront nos mains,
Afin que reste pure et blanche la tunique virile.
Ni sourire, ni fête, ni regard: le couteau nous guette
Dans la main de nos pères, de nos frères.
- Qui sait, quels déserts, demain,
Pour laver la honte,
Nous enseveliraient?
Nazik Al-Malaïka
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Par fathianasr le 4 Décembre 2008 à 16:11
"Afrique mon Afrique"
Afrique
A ma mère
Afrique mon Afrique
Afrique des fiers guerriers dans les savanes ancestrales
Afrique que chante ma grand-mère
Au bord de son fleuve lointain
Je ne t`ai jamais connue
Mais mon regard est plein de ton sang
Ton beau sang noir à travers les champs répandu
Le sang de ta sueur
La sueur de ton travail
Le travail de l'esclavage
L`esclavage de tes enfants
Afrique dis-moi Afrique
Est-ce donc toi ce dos qui se courbe
Et se couche sous le poids de l'humilité
Ce dos tremblant à zébrures rouges
Qui dit oui au fouet sur les routes de midi
Alors gravement une voix me répondit
Fils impétueux cet arbre robuste et jeune
Cet arbre là-bas
Splendidement seul au milieu des fleurs
Blanches et fanées
C`est L'Afrique ton Afrique qui repousse
Qui repousse patiemment obstinément
Et dont les fruits ont peu à peu
L’amère saveur de la liberté.
David Diop, coups de pilon
Présence Afrique, 1956
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