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    Brise du matin


    Quand la brise du paradis

    Donne son frémir au jardin,

    À moi les plaisirs et le vin,

    Et l'amour dans toutes ses grâces !

    Le pauvre est roi du point du jour :

    Pourquoi ne le dirait-il pas ?

    La frange des champs est sa cour,

    Son baldaquin, nuée qui passe.

    Dans la prairie naît le printemps.

    Les prés fredonnent leur chanson.

    Cueille la rose de l'instant,

    Ne perds pas la proie pour sa trace.

    Le vin te réchauffe le cœur ;

    En paix, bois-le.

    N'entends-tu pas ce monde en ruine,

    À son moulin, broyer les vieux os qu'on entasse ?

    Ton ennemi n'est pas loyal.

    Il restera sans flamme,

    Éteint le flambeau des nuits

    Allumé par des mains privés de la grâce.

    Ne me dis pas : "Ta page est noire !".

    Je suis l'ivresse, et le destin :

    Qui sait ce qu'il écrit pour nous ?

    Qui sait aussi ce qu'il efface ?

    Aux funérailles de Hâfiz, n'hésite pas !

    Viens ! Sois présent !

    Il va tout droit au Paradis,

    C'est ton vieil amoureux qui passe...

     

    (Hâfez)

    (Le Diwân)


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  • Le livre des processions / Khalil Gibran

    Ce livre est publié en 1919, Gibran ose une superbe forme poétique, en arabe. En vingt épisodes d’une musicalité prenante, le poète nous entraîne vers le berceau de la vie, la forêt, un espace entre ombre et lumières, où il chante l’amour et la grandeur de l’homme.


    Chant 8

     

    L’homme né libre,

    De ses penchants se construit une prison,

    Sans s’en rendre compte,

    Il en devient prisonnier.

     

    Et même libéré

    Des liens de ses origines,

    Il demeure qui habite ses pensées.

     

    C’est un gagneur,

    Mais dans son intransigeance,

    Même en champion du droit,

    Il agit parfois au mépris du droit.

     

    C’est un esprit prompt,

    Mais dans sa précipitation,

    Même sur les sommets glorieux,

    Subsiste en lui une certaine petitesse.

     

    Dans les forêts,

    Point d’hommes libres

    Ni d’esclave abhorré.

     

    Les honneurs y son puérilités

    Et bulles flottantes.

     

    Quand l’amandier répand ses fleurs

    Sur la paille des friches,

     

    Il ne dit pas d’elle : «  la misérable !

    C’est moi le Seigneur généreux. »

     

    Donne-moi le nay et chante !

    Le chant est gloire originelle

     

    La plainte du nay survit

    À l’intrus et au puissant.

    Explication du mot Nay : Flûte rustique arabe

     



     


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