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    Le livre des processions / Khalil Gibran

    Ce livre est publié en 1919, Gibran ose une superbe forme poétique, en arabe. En vingt épisodes d’une musicalité prenante, le poète nous entraîne vers le berceau de la vie, la forêt, un espace entre ombre et lumières, où il chante l’amour et la grandeur de l’homme.


    Chant 5

     

    Si les djinns savaient,

    La justice sur terre les ferait pleurer,

    Et rire les morts

    S’ils voyaient.

     

    Ainsi, pour les petits agresseurs,

    Prison et mort,

    Et pour les grands

    Gloire, magnificence et enrichissement,

     

    Le voleur de fleurs

    Est vilipendé et méprisé,

    Le voleur de terres

    Est tenu pour intrépide et puissant.

     

    Qui tue le corps

    Est tué,

    Qui tue l’esprit,

    La justice humaine l’ignore.

     

    Dans les forêts,

    Point de justice,

    Pas de châtiment

    Non plus.

     

    Et quand le saule projette son ombre sur la tere,

    Le cyprès ne dit pas :

    « C’est une hérésie contre le livre. »

     

    La justice des hommes est neige

    Qui fond aussitôt, sous le regard du soleil.

     

    Donne-moi le nay et chante !

    Le chant est justice pour les cœurs,

     

    Et la plainte du nay demeure

    Après l’extinction des fautes.

    Explication du mot Nay : Flûte rustique arabe

     


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  • Le livre des processions / Khalil Gibran

    Ce livre est publié en 1919, Gibran ose une superbe forme poétique, en arabe. En vingt épisodes d’une musicalité prenante, le poète nous entraîne vers le berceau de la vie, la forêt, un espace entre ombre et lumières, où il chante l’amour et la grandeur de l’homme.


    Chant 4

     

    La religion des hommes

    Est champ que cultivent

    Que ceux qui ensemencent

    Dans le désir,

     

    L’aspirant aux délices d’éternité

    Accueille la Bonne Nouvelle

    Tandis que l’insensé

    Craint le feu qui flamboie,

     

    Car les hommes, sans le châtiment du jugement dernier,

    Nul dieu n’adoreraient,

     

    Et sans la récompense convoitée,

    Seraient tous renégats,

     

    Comme si la religion

    N’était qu’un de leurs commerces,

    Où gagnent les persévérants

    Et perdent les négligents.

     

    Dans les forêts,

    Point de religions,

    Ni de laide impiété.

     

    Quand le rossignol chante,

    Il ne dit pas : « Voici la vérité. »

     

    La religion des hommes ne s’est fixée sur terre

    Après Taha et le Messie.

       

    Donne-moi le nay et chante !

    Le chant est la meilleure des prières

     

    La plainte du nay demeure

    Après l’anéantissement de la vie.

     

    Explication du mot Taha : autre nom du prophète Mohammad

    Nay : Flûte rustique arabe
     

     


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