• Dans les quatrains de Omar Khayyâm on peut constater ces points de vue pour :

     

    Chagrin et désespoir


    En ce monde, contente-toi d'avoir peu d'amis.

    Ne cherche pas à rendre durable

    La sympathie que tu peux éprouver pour quelqu'un.

    Avant de prendre la main d'un homme,

    Demande-toi si elle ne te frappera pas, un jour.

     

    Tu peux sonder la nuit qui nous entoure.

    Tu peux foncer sur cette nuit... Tu n'en sortiras pas.

    Adam et Ève, qu'il a dû être atroce, votre premier baiser,

    Puisque vous nous avez créés désespérés !

      Lucidité et scepticisme

     

    Contente-toi de savoir que tout est mystère :

    La création du monde et la tienne,

    La destinée du monde et la tienne.

    Souris à ces mystères comme à un danger que tu mépriserais.

    Ne crois pas que tu sauras quelque chose

    Quand tu auras franchi la porte de la Mort.

    Paix à l'homme dans le noir silence de l'Au-Delà !

      Sagesse et épicurisme

     

    Au printemps, je vais quelquefois m'asseoir à la lisière d'un champ fleuri.

    Lorsqu'une belle jeune fille m'apporte une coupe de vin,

    Je ne pense guère à mon salut.

    Si j'avais cette préoccupation, je vaudrais moins qu'un chien.

     

    Luths, parfums et coupes,

    Lèvres, chevelures et longs yeux,

    Jouets que le Temps détruit, jouets !

    Austérité, solitude et labeur,

    Méditation, prière et renoncement,

    Cendres que le Temps écrase, cendres !

     

    Distance par rapport à l'islam orthodoxe

     

    Autrefois, quand je fréquentais les mosquées,

    Je n'y prononçais aucune prière,

    Mais j'en revenais riche d'espoir.

    Je vais toujours m'asseoir dans les mosquées,

    Où l'ombre est propice au sommeil.

     

    « Allah est grand ! ». Ce cri du moueddin ressemble à une immense plainte.

    Cinq fois par jour, est-ce la Terre qui gémit vers son créateur indifférent ?

     

    Puisque notre sort, ici-bas, est de souffrir puis de mourir,

    ne devons-nous pas souhaiter de rendre le plus tôt possible à la terre notre corps misérable ?

    Et notre âme, qu'Allah attend pour la juger selon ses mérites, dites-vous ?

    Je vous répondrai là-dessus quand j'aurai été renseigné par quelqu'un revenant de chez les morts.

    PS: Aux lecteurs des fameux Rubayyât et les quatrains de Omar Khayamm, Il ne faut pas oublier que ce poète était un grand astronome et mathématicien, contrairement à leurs confrères modernes qui se vouent à des études de nature surtout anlaytique, quantitative et fragmentaire, les savants de l'islam classique cultivaient un savoir plus synthétique et plus qualitatif comportant une vision plus universelle du monde crée. Cela leur permettait d'allier une sagesse à leur savoir et les empêchait de donner les droits à la science, ce qui revient à la diviniser avant qu'elle n'échappe au pouvoir des hommes et ne se retourne contre eux...

    9 commentaires
  • Le jardin

     

    La terre se montre toute fière à notre égard

    À cause de la splendeur de ses habits.

    Ses fleurs sont comme des coupes

    Que pousseraient en avant les doigts des buveurs.

    Ses branches sont comme des bras

    Qui cherchent à se toucher les uns aux autres.

    Les fleurs provoquent une telle admiration

     Aux insectes qu’ils fredonnent dans l’extase ;

    Et quand elles s’embrassent sous l’effort du vent

    Du sud, on dirait des jeunes filles qui échangent des baisers.

    Leurs corolles emplies de rosée sont comme des paupières qui pleureraient à la séparation d’amis.

     

    Poème (Andalus) du XIe siècle


    6 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique