• Le Trésor de tous les noms

     

    La vague, la bulle, l’eau et la mer,

    Ne sont qu’une même chose à nos yeux.

    Nous sommes l’eau, la bulle, la vague,

    Seule la mer connaît notre réalité.

    Vois, grâce à la certitude, qu’ils sont identiques

    La goutte, le ruisseau, le torrent, la mer.

     

    Nous sommes le Trésor de tous les Noms,

    Nous sommes la Lumière de toutes les choses.

    Immergés dans l’Océan, nous cherchons de l’eau,

    Alors que nous sommes la goutte et la vague, le ruisseau et la mer.

     

    L’eau et le verre reflètent notre réalité et notre forme,

    Quel est celui qui possède le secret de cette coupe et de ce vin ?

    Nous sommes issus de la mer et la mer nous reflète,

    La vague que nous sommes est notre propre voile.

     

    L’eau est notre source et notre miroir,

    Point de dualité entre nous et la mer ;

    Le monde, d’un bout à l’autre, n’est qu’un mirage,

    Mais regarde bien, ce mirage n’est autre que nous.

     

    Sois attentif et regarde par mon œil,

    Et tu verras notre réalité identique à la Réalité.

    Dans tous les miroirs il n’y a qu’un seul Reflet,

    Contemple ce Reflet et chasse le doute.

    Regarde la goutte, le ruisseau, la vague,

    Cherche ensuite la mer et reconnais ton identité dans toute eau.

    Fais-toi une coupe faite de vin et remplie de vin,

    Oui, l’eau et le verre d’eau sont identiques.

     

    Je t’expose le secret de l’Unicité,

    Un seul Être et des reflets infinis.

     

     Extrait de Lieux d’Islam, cultes et cultures de l’Afrique à Java

    Par Mohammad Ali Amir-Moezzi)


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  • La principale vocation de Djalâl ud-Dîn Rûmî fut d’appeler les hommes à l’amour de Dieu, la mahabba, et de réchauffer leur ferveur, ses œuvres en particulier le «  Mathnavi » qui compte (quarante-cinq mille vers), font de lui l’un des plus grands poètes mystiques de tous les temps, et n’ont pas cessé d’inspirer la pièté musulmane et de guider les âmes désiereuses d’approfondir et d’intérioriser leur foi. Rûmî est aussi le promoteur du concert spirituel – le ‘samâ’ – et de cette danse sacrée qui caractérise l’ordre qu’il a fondé : « Plusieurs chemins mènent à Dieu, dira-t-il, j’ai celui de la danse et de la musique ».

     

    Le samâ de Djalâl ud-Dîn Rûmî

     

    « ‘Le samâ’ est la paix pour l’âme des vivants,

    Celui qui sait  cela possède la paix de l’âme.

    Celui qui désire qu’on l’éveille,

    C’est celui qui dormait au sein du jardin.

    Mais pour celui dort dans la prison,

    Être éveille n’est pour lui que dommage.

    Assiste au samâ’ là où se célèbre une noce,

    Non pas lors d’un deuil, en un lieu de lamentation.

    Celui qui ne connaît pas sa propre essence

    Celui aux yeux de qui est cachée cette beauté pareille à la lune,

    Une telle personne qu’a-t-elle à faire du samâ’ et du tambour de basque ?

    Le samâ’ est fait pour l’union avec le Bien Aimé.

    Ceux qui ont le visage tourné vers la Qibla,

    Pour eux, c’est le samâ’ de ce monde et de l’autre.

    Et plus encore ce cercle de danseurs dans le samâ’

    Qui tournent et ont au milieu d’eux leur propre Ka’ba ».

     


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