• Carpe Diem

     

    Le doux souffle de la brise répandra son musc encore,

    Le vieux monde retrouvera, de nouveau, sa jeunesse.

    L’arbre de Judée tendra sa coupe pourpre au jasmin,

    Tandis que l’œil du narcisse caressera l’anémone.

    Après la douleur de l’exil, le rossignol

    En criant s’élancera vers la tente de la rose…

    Si j’ai quitté la mosquée pour me rendre à la taverne,

    C’est que l’oraison est longue et le temps trop court…

    Ne remets pas à demain, mon cœur, la joie d’aujourd’hui :

    Qui serait garant, demain, de la valeur de la vie ?

    La rose nous est chère, jouissons de sa présence,

    Car elle part du jardin, sitôt qu’elle est venue !

    Ne parlons ni du passé ni du moment qui viendra !

     

    Poème de Hafiz, un des grands lyriques persans, XIVe siècle




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  • Ivresse mystique

     

    Nous avons bu, à la mémoire du Bien aimé,

    Un vin qui nous a enivrés avant la création de la vigne.

    C’est une limpidité et ce n’est pas de l’eau ;

    C’est une fluidité et ce n’est pas de l’air :

    C’est une lumière sans feu et un esprit sans corps.

    Si tu t’enivres de ce vin, fût-ce la durée d’une heure,

    Le temps sera ton esclave et tu auras la puissance.

    Il n’a pas vécu ici-bas celui qui a vécu sans ivresse…

     

    Par Omar Ibn al-Fâridh (XIIIe siècle)


    PS: Dans ce poème l'ivresse et le vin sont chantés dans un sens mystique seulement,

    car le seul "vin" autorisé en Islam est celui du Paradis. Assurément, des poètes comme Ibn al-Fâridh ont chanté l'ivresse mysitque.


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